Du 13 au 14 août 1927 a lieu le Festival interceltique de Riec-sur-Bélon organisé à l’initiative du Consortium breton, une revue régionaliste. Les festivités commencent par un défilé dans les rues de la commune qui mêle groupes de biniou breton, bagpipers écossais, délégations venues d’Irlande, de Galles et de Cornwall, bardes et druides,… Le festival acte la renaissance du Gorsed (assemblée des bardes) de Bretagne. Les druides présents font installer pour l’occasion cinq « menhirs modernes » sur la lande de Kerco qui servent tout au long des cérémonies.
Les Binious arrivent à la lande de Kerco – VILLARD Joseph-Marie – Musée départemental breton de Quimper
Le lendemain, est célébré une grande messe en plein air auprès de la nouvelle chapelle de St Thérèse (démolie dans les années 1960). Dans la foulé a lieu un gigantesque banquet qui regroupe pas moins de 2500 convives. L’après-midi laisse place à la fête populaire. Selon les organisateurs, 30 000 personnes se tiennent alors sur la colline de Kerco pour assister aux courses à pied, luttes, concours de costumes, danses et déambuler parmi les différents stands.
Les luttes – VILLARD Joseph-Marie – Musée départemental breton de Quimper
De par son ampleur, le Festival interceltique de Riec-sur-Bélon préfigure les grands rassemblements des années 1970. Comme aujourd’hui, la musique constitue déjà un élément fédérateur porteur d’une identité commune pour les « pays celtes ».
Au-delà des préoccupations panceltiques de l’époque, les organisateurs attendaient aussi des retombés économiques importantes pour leurs affaires. La venue des délégations irlandaises, galloises ou écossaises devait donner lieu à des contrats commerciaux qui malheureusement ne virent jamais le jour. Cet échec accéléra la faillite du vicomte de Saisy de Kerampuil, un des organisateurs qui exploitait notamment les kaolins de Riec-sur-Bélon.